Un dernier au revoir au peuple, aux blessés, avant de passer les portes de Minas Tirith. Quelques premiers pas, et je me sens déjà en danger, seule. J'ai l'impression de marcher depuis des heures. Je chantonne quelques airs pour ne pas avoir peur, mais malheureusement, ma ruse ne fonctionne pas ... j'entends des bruits, sans doute inventé dans ma tête, un peu partout et je commence à paniquer. Quelque chose bouge dans l'herbe. Je recule, morte de peur, et je m'aperçois que c'est un oiseau en train de mourir. Je m'approche de cette petite bête qui me fait pitier et je m'aperçois qu'elle a un trou dans le ventre d'où sort tous ses organes. Je me demander qu'elle autre bête aurai pût faire une chose pareille.
Je continue mon chemin jusqu'à ce que j'arrive au fleuve Anduin. Mais vu la chance qui m'a été donné, évidemment il est arrivé quelque chose de plutôt gênant : le pont fut cassé en deux. Je regarde l'eau, c'est assez profond. Je trempe un pied, je n'arrive pas à toucher le fond avec ma jambe entière dans l'eau. Je déchire un bout de mon pantalon, cela me fait un vêtement très court, j'espère ne pas m'écorcher dans la forêt noire tout à l'heure. Je plonge tête la première, et comme je m'y attendais, le fleuve est incroyablement profond : je n'arrive pas à y voir la fin. Je vois des cadavres d'hommes, d'animaux et des rochers. J'ai beaucoup de mal à nager car l'eau est épaisse. Je suis sur mes gardes, j'ai toujours peur. Je remonte à la surface pour respirer, je me rends compte que je n'ai pas fait la moitié du fleuve à la nage et que je dois continué encore longtemps. Je me retourne. Je n'aurai peut-être pas dût. Il y a un homme avec un long et grand manteau brun, fait de laine fine à première vue. Une capuche de même couleur et de même matière sur sa tête. Il m'a repéré. Je replonge vite et je nage le plus vite possible. J'ai fini le chemin dans le fleuve. Je remonte sur la terre ferme. Je me retourne en espérant qu'il soit partie. Ma prière s'est exaucé, mais j'ai comme un mauvais pressentiment ...
J'essaye de m'enlever cette histoire de ma tête, et je reprends la marche jusqu'à la forêt noire. Je me retourne constamment pour vérifier que je ne sois pas suivie.
Ma vue devient trouble petit à petit et une odeur désagréable envahie mes narines. Je devine que je suis arriver au marais des morts. J'ai de plus en plus peur, les battements de mon cœur sont assourdissant, j'ai du mal à distinguai des formes ... je tombe, sur le sol humide et mou. Je me réveille ensuite. Je n'ai aucune idée de combien de temps j'ai pus passer par terre en étant inconsciente. Je me lève, doucement. Je vois maintenant très bien et mon cœur bat normalement. Je regarde l'eau poisseuse en faisant attention à ne pas me laisser emporter. Je vois des visages, des corps et de la tristesse. Je me retire. Je ne peux pas rester plus longtemps ici, c'est trop dangereux. J'essaye de m'enfuir mais quelque chose retiens mon pied droit. Une main osseuse y est accroché. Je regarde cette main en espérant que mon regard aurait le même effet qu'avec une racine d'arbre. Par chance, la main s'ôte. Je me remet à marcher, voir à courir, mais j'aperçois au loin des courbes dans le brouillard. Des morts-vivants se tiennent devant moi. Je n'ai pas peur. Je cours le plus vite possible en leur direction et, comme je m'y attendais,je passe à travers eux mais il y a quelques restes de leur corps gélatineux sur moi qui me font penser à une toile d'araignée. Je cours encore. Je ne suis plus au marais des morts, j'en suis sortis, mais je continue de courir de plus en plus vite. L'herbe est fraiche, je la sens sur mes jambes. Puis, je sens un sol dur sous mes pieds. Il n'y a plus d'herbe, plus d'arbre. Tout est désert. Je me rends compte que je suis sur les terres brunes.
Je m'arrête enfin, je reprends mon souffle. Le vent, assez fort, me remue les cheveux. Je les écarte de mon visage pour y voir plus clair. J'aperçois des abris de fortune, fait de pierre et de fourrure d'animaux peu communs. Ces abris sont géants en longueur. Une chose sort d'une de ces maisons. Une chose peu commune, pas plus grande que moi mais puante. Je dévisage cette créature, et je remarque que c'est un Orc sauvage.
J'essaye de me cacher derrière le seul arbre de ce désert immense qui n'a l'air de ne jamais s'arrêter. Le tronc est peu épais, mais j'arrive tout de même à ne pas me faire remarquer. Je vois par un trou que l'orc est retourné dans sa caverne. Je regarde le paysage, sur mes gardes, quand je vois quelques chevaux en piteux état. L'un d'eux à l'air en bonne forme. Je cours vers l'enclos et je saute sur son dos. Le cheval n'a pas peur. Qui pourrais avoir peur d'un humain alors qu'on a côtoyé des orcs ? Le cheval court. Un orc m'a vu. Il court lui aussi, tout droit sur moi avec une branche très épaisse qui ressemble à un tronc de plus près. Il s'approche de plus en plus mais le cheval a peur de la créature, il fait donc l'effort d'aller plus vite. L'orc est épuisé, il s'arrête. Le cheval s'arrête un peu plus loin lui aussi.
L'herbe est de retour sous les sabots du canasson. Les arbres aussi par la même occasion. Je pose mes pieds par terre et j'entends plusieurs noix craquées sous mes pieds. Je meurs de faim. J'en mange une dizaine avant de poursuivre mon chemin. Je tombe sur quelques feuilles des rois. Je crois en avoir assez pour les maladifs de Minas Tirith. Je me relève quand j'entends crié : "Qui es-tu ?"
C'est un elfe qui braque son arc sur moi. "Je suis Morgane, soeur du roi Aragorn. Je suis navrée de cette entrée brusque dans ta forêt, mais je dois cueillir quelques plantes miraculeuses pour les blessés de Minas Tirith. Tu m'autorises ?" L'elfe hésite, puis voyant que je ne ments pas, acquiesce. "Tu le peux, mais ne t'aventure pas plus loin que le grand fruitier qui nourrit notre population. Si tu y cueilles un fruit, je te tue avant même que tu n'es pus protester. M'as-tu bien compris ?" Il me fait à moitié peur mais il a résond de se méfier. J'acquiesce à mon tour. L'elfe part dans les arbres en me fixant dans les yeux. Je pars à mon tour, à la recherche des ingrédients manquants. Je ne marche pas plus de deux mètres que je me cogne contre quelque chose, qui me paraît être un arbre à première vue mais quand je regarde le haut de cet arbre, je m'aperçois que c'est un homme. Je recule et prend mon arc en le pointant sur celui-ci. Je me rends vite compte que c'est l'homme de la rivière. Je tire une flèche sur lui mais il reste indemne, comme si je lui avait lancé une noix. Je retente mais aucun résultat une nouvelle fois. L'homme sort de son long manteau de laine marron une épée qu'il pointe sur moi. Je comprends qu'il veut tester ma force. Il tente de me trancher une main, mais j'évite de justesse cette attaque qui est allée très vite, je dois l'admettre. Je fais preuve de courage. Je m'élance sur lui, je lui retire son épée et je la lui plante dans l'épaule et cette fois-ci, je le transperce. Il échappe un cri de douleur d'une longue durée et m'envoie à terre. Je suis à moitié assommée quand il essaye de me poignarder à son tour et me touche le biceps droit. Je hurle de douleur. Il essaye de me finir pour de bon quand je le vois basculer sur le côté, un être sur lui. C'est l'elfe de tout à l'heure. Il lui tort le cou. L'homme est mort sur le coup, sans aucune souffrance, malheureusement. L'elfe me prend dans ses bras et me caresse le bras avec une feuille d'arbre peu commune. Il me regarde ensuite, droit dans les yeux, et me pose contre une roche. Je vois ma blessure se refermer à une vitesse phénoménale. L'elfe s'en va me laissant continuer mes recherches, après m'avoir bandé le biceps. Je vois une pousse de mandragore. Je la saisie et plus loin j'en vois une dizaine d'autres, que je ne tarde pas à arracher. Je continue d'avancer, toujours sur mes gardes. Je me sens trembler. Je me trouve devant l'arbre fruitier dont l'elfe m'avait parler. Je ne m'y aventure pas, j'ai trop peur. Je recule et je vois un arbre remplie de champignons : des cèpes, des bolets ... je prends le tout, peut-être qu'Aragorn en aura besoin.
La cueillette fut plutôt bonne ! Après quelques heures passées dans les bois, je me retrouve avec tout ce dont j'ai besoin. Je repars, à dos du cheval que j'ai sauvé des trolls. L'elfe est là, il m'attend à la sortie de la forêt : "merci pour m'avoir sauvé la vie. Sans toi, je ne m'en serai jamais sortie", lui dis-je. "Ne me remercie pas. Je n'ai fait que mon devoir. Reviens quand tu le souhaites, je ne te refuserais pas l'entrée de la forêt, ni à tes compagnons si tu le souhaite, me répond-t-il. "Merci encore." Je pars en galopant quelques mètres quand je l'entends me crier : "Au fait, savais-tu qui été cet homme ?" "Non, je n'en ai aucune idée." "Sois prudente dans ce cas, des gens veulent ta peau".
Sur ces mots, je suis partie, galopant, en me sentant en pleine forme, sans ne plus avoir peur. Quelques heures après, les portes de Minas Tirith sont devant moi. Les portes s'ouvrent et je me précipite vers la maison des soins. Je vois un jeune homme qui à l'air très mal en point. Je lui prépare un mélange de bolets et de mandragores et je lui fais avaler le tout. Je pars ensuite donner mes récoltes à une de nos infirmières. Elle me remercie vivement avant que je m'en aille.
